Page:Laberge - Fin de roman, 1951.djvu/160

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
152
fin de roman

— Toi, tu as déjà ta chaloupe. Tu n’en as pas besoin de deux. Celle-ci c’est la mienne.

Là-dessus, elle prend un pot de peinture, un pinceau, et donne une toilette neuve à l’embarcation égarée là. Puis, le dimanche, elle la loue une piastre pour la journée aux pêcheurs qui fréquentent la localité.

Le dîner Kraft

La tante et la nièce sont dans la cuisine et Zélie vient de mettre la soupe au feu.

La nièce — J’ai envie d’acheter une boîte de dîner Kraft. Ça fait plusieurs fois que Mme Marchand m’en parle. Elle en sert souvent le soir. Elle et son mari disent que c’est délicieux. Puis, c’est bon marché. Une boîte coûte seize cents et elle fournit quatre repas, c’est-à-dire que deux personnes peuvent dîner et souper avec ce qu’elle contient. Ça fait quatre cents par repas.

La tante — Moi, j’en veux pas.

La nièce — Pourquoi que vous n’en voulez pas quand d’autres trouvent que c’est très bon et s’en régalent.

La tante — Ben, je n’aime pas ce nom-là. Puis, j’espère qu’on n’est pas encore assez pauvre pour se contenter d’un repas de quatre cents. Achète de la viande chez le boucher.

Une journée mémorable

Cet après-midi-là, la tante Françoise a été témoin d’un mortel accident. Elle était occupée dans le jardin