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fin de roman

ordonne de faire transporter immédiatement la malade à l’hôpital. La tante refuse et déclare qu’elle veut rester dans sa chambre. Elle expire deux heures plus tard. Aussitôt, Zélie court chez le notaire pour savoir quelles sont les dernières volontés de la défunte. Alors, elle apprend ceci : La tante, à l’âge de quatre-vingt-quatre ans, a prêté à fond perdu, à un prêtre missionnaire deux de ses trois mille piastres d’économies. La balance du montant, soit mille piastres était pour payer pour ses funérailles et pour des messes. Elle voulait avoir un service de première classe avec trois messes dites en même temps aux trois autels de l’église. Les funérailles payées, la balance de la somme, sept cents piastres environ, devait être affectée à des messes pour le repos de son âme.

Et la nièce Zélie qui l’a logée, nourrie, habillée et qui a subi son humeur hargneuse pendant vingt-cinq ans, ne reçoit pas une piastre.