puis longtemps mais son image hante toujours mon souvenir et mon imagination. Lorsqu’il me laissa à ma porte à la fin de la soirée, j’étais très amoureuse de lui. Avant de descendre de l’auto, il me prit encore la main puis doucement, tendrement, il m’enveloppa dans ses bras et prit sur ma bouche un long et enivrant baiser.
Je fus encore deux semaines sans le revoir puis un petit mot m’avertit qu’il viendrait me chercher le samedi soir pour aller manger quelque part.
Je pensais : Il se peut qu’il me sente éprise de lui et qu’il ne veut pas me voir trop souvent afin que je le désire davantage et que je n’ose rien lui refuser. Mais malgré tout l’amour que j’éprouvais déjà pour lui, j’étais bien résolue à ne pas lui céder. Je dus toutefois constater que si je le troublais, il ne s’oubliait pas.
— Vous n’êtes pas marié ? lui demandai-je un jour.
— Non, pourquoi me demandez-vous cela ?
— Vous avez pu constater que vous ne m’êtes pas indifférent. Je ne voudrais pas m’attacher à quelqu’un qui serait lié à une autre femme.
— Je suis célibataire. Et vous, êtes-vous mariée ?
— Je le suis, mais depuis huit mois, je vis séparée de mon mari. Il avait une liaison avec une femme mariée. Le mari de celle-ci a découvert la chose et a pris une poursuite en divorce contre son épouse. J’imagine qu’il a obtenu gain de cause et je suppose que mon mari en a fait autant. Il a probablement épousé sa maîtresse.
— Étrange. Tenez, je vais charger mon avocat de prendre des informations à ce sujet. Quel est le nom de votre mari ?
— Le Dr Norman Baumer.