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fin de roman

Prenons une chance, me dis-je à moi-même le lendemain en m’éveillant. J’accepterais de devenir la femme de Louis Mercer.

Lorsque j’arrivai à la plage, je l’aperçus qui guettait mon arrivée. Il se planta devant moi, me prit les deux mains, avec une interrogation sur la figure.

— C’est oui, lui dis-je.

Ses traits se détendirent et sa figure s’illumina d’un sourire.

— Vous me rendez très heureux, me dit-il. Dans ce cas, il est inutile de perdre un temps précieux. Si vous le voulez, nous nous marierons après-demain. Je verrai un pasteur qui nous unira très discrètement. Juste les témoins nécessaires. Cela vous convient-il ?

— Parfaitement, car je déteste de me montrer en spectacle.

— Nous demeurerons encore quelques semaines ici, dit-il, puis si la chose vous agrée, nous irons ensuite faire un voyage aux Bermudes.

— C’est parfait.

— Alors, ce soir, nous prendrons le souper ensemble à mon hôtel puis nous irons finir la soirée à un cabaret.

Nous arrêtâmes au Penguin Hôtel où je m’habillai pour aller souper avec mon futur mari. Lorsqu’il me vit apparaître vêtue de ma robe de crêpe de soie noire ornée de passementeries avec motifs décoratifs chinois, il parut ravi.

— Je n’ai jamais vu une si admirable toilette, me déclara-t-il, et vous lui prêtez une élégance dont vous devez être fière.

Après une pause.