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fin de roman

Lafond. C’est le jeune Boisvert que vous avez dû entrevoir. Je le connais depuis assez longtemps. C’est un excellent garçon et je suis certaine que c’est le bon moment pour l’accrocher. Il fréquentait depuis environ un an une fille assez jolie mais plutôt frivole. Elle le croyait très épris et trop sûre d’elle-même, elle s’amusait à l’inquiéter. Il y a quelque temps, il arriva chez elle un samedi soir, comptant bien la voir, mais on lui répondit qu’elle était absente. Or, quelques jours plus tard, il apprenait qu’en compagnie d’une de ses amies et de deux jeunes gens elle était partie en automobile pour aller passer la fin de semaine dans les Laurentides. Furieux, il a rompu avec l’infidèle. La fille a tenté de le ramener à elle, mais en vain. Dans le moment, il est libre et je crois que dépité comme il l’est, s’il rencontrait une personne charmante et sérieuse, il ne tarderait pas à faire la demande afin de prouver à son ancienne amie qu’elle n’est pas la seule jeune fille au monde. Seulement, ajouta-t-elle, il ne faudrait pas lui présenter vos quatre filles. Qu’il en connaisse deux et qu’il fasse son choix rapidement. Cela vaudrait mieux que de le laisser indécis entre quatre.

— Excellente idée, reconnut aussitôt Mme Lafond. Alors, amenez-nous le jeune homme. Mais, à propos, que fait-il ce garçon ?

— Il est employé dans un grand magasin de Montréal, et est en mesure de faire vivre une femme.

Six semaines plus tard, grâce à la diplomatie de Mme Lafond et à la complicité de Mme Langlois, M. Léopold Boisvert, épousait Estelle, la cadette de la famille. Une fille de casée.

Entre temps, une idylle s’était ébauchée entre Lilliane, la plus jeune des quatre sœurs et M. Léon Dubuc, institu-