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Page:Laberge - La Scouine, 1918.djvu/48

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LA SCOUINE

cependant, remontait à l’établissement du docteur dans la paroisse, douze ans passés. Caroline adressa de vifs reproches à son fiancé. Se sentant coupable, ce dernier ne répondit rien.

Vingt-trois voitures formèrent le cortège de noces le matin du mariage. Chacun avait décoré son attelage de rameaux d’érable accrochés à la bride et au harnais.

Le marié portait un habit de drap et la mariée une toilette de mérinos gris et des bottines de prunelle. Charlot, le garçon d’honneur, avait un complet en tricot.

Au retour, en prenant le chemin de la Blouse, le vent emporta la coiffure de St-Onge et son boghei passa dessus, l’écrasant complètement. Charlot qui venait en arrière, sauta à terre et ramassa le chapeau. Celui-ci était dans un état pitoyable. Comme il n’y avait rien à faire, Charlot le mit sous le siège de sa voiture et prêta son propre couvre-chef à son beau-frère. Pour lui, il continua nu-tête.

Quelques jours après, la Scouine déclarait à la mère Lecomte, sa voisine, que St-Onge aimait bien sa femme. Il l’avait embrassée huit fois en revenant de l’église.