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Page:Laberge - Visages de la vie et de la mort, 1936.djvu/34

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VISAGES DE LA VIE ET DE LA MORT

Et comme l’autre le regardait tout stupéfait.

— Elle ne dira rien, ajouta-t’il.

— Et vous, vous ne dormirez pas ?

— Moi, je vais veiller et prendre un verre de bière.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .

— As-tu bien dormi ? T’as pas eu trop froid ? demanda l’hôte lorsque le chômeur sortant de la chambre au matin, entra dans la cuisine ou une vingtaine de bouteilles vides étaient posées sur le plateau de l’évier.

— J’ai assez bien dormi, mais j’ai pas eu bien chaud. Par moments, j’ai tenté de m’coller contre votre femme pour me réchauffer, mais elle avait les jambes tellement froides, que je m’écartais immédiatement. On aurait dit qu’elle avait les jambes gelées.

— Froide ! J’te crois qu’elle doit être froide ma femme. Elle est morte depuis hier matin.