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Page:Labiche, Delacour, Choler - Les Chemins de fer, 1867.djvu/101

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Tenez, depuis que je vous connais, j’ai une turlutaine, c’est d’embrasser vos cheveux… là… derrière le cou… Il y a une petite mèche follette… qui est très gamine… et qui me dit beaucoup. (Il passe derrière Jenny.)

JENNY, en anglais.

Aoh… I am hungry.  J’ai faim.

LUCIEN.

Elle me parle de la Hongrie… C’est arrangé… pour la Hongrie… Comment, elle s’occupe de… (Revenant à elle.) Décidément, c’est très-gênant. (Il pose sa lumière sur la table, à gauche ; à part.) Jenny ! (Haut.) J’embrasserai aussi vos mains.

JENNY, lui donnant un coup sur la main.

Aoh !

LUCIEN, surpris.

Aoh !… Vos bras !

JENNY, même jeu.

Aoh !

LUCIEN, même jeu.

Aoh ! Vos yeux !

JENNY, même jeu.

Aoh !

LUCIEN, retirant sa main.

Ah ! non. Et ces baisers… vous me les rendrez, n’est-ce pas ?

JENNY, en anglais.

Has any accident happened ?  Est-il arrivé un accident ?

LUCIEN.

Trop vite ! (Tendrement.) Vous me les rendrez avec les intérêts à cent pour cent…

JENNY, impatientée.

What do you say ?  Que dites-vous ?

LUCIEN.

Ah ! tu m’embêtes avec ton anglais ! Si tu crois que ça m’amuse de dire des mots d’amour à une petite grue qui ne comprend pas…