Page:Labiche, Delacour, Choler - Les Chemins de fer, 1867.djvu/84

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

thèques a eu l’idée de la faire passer dans le wagon des dames… Je viens de la voir, elle m’a demandé du jambon ; dans sa position, je me suis énergiquement opposé !

LA DEMOISELLE, qui a fini d’envelopper la commande de Ginginet.

Voici, monsieur.

GINGINET, s’approchant du comptoir.

Ah ! très bien !… Nous disons : six de pain, huit d’orange et deux de sucre d’orge, ça fait seize sous. (Lui donnant une pièce.) Veuillez me rendre.

LA DEMOISELLE, lui rendant sa pièce.

C’est une pièce étrangère… ça ne passe pas.

GINGINET, l’examinant.

Tiens ! c’est vrai, qui est-ce qui m’a fourré ça ?… Je vais la mettre de côté, ça sert pour la statue de Voltaire… En voici une autre. (La demoiselle lui rend sa monnaie. Saluant.) Serviteur, à une autre fois. Mademoiselle, j’ai bien l’honneur… (Il sort par la porte du fond, à gauche.)

TAPIOU, entrant par la porte du fond à droite, une cloche à la main et sonnant.

En voiture, messieurs les voyageurs, en voiture !

LE CHEF DE GARE, à Tapiou.

Taisez-vous donc ! on ne sonne pas dans le buffet.

CHŒUR DES VOYAGEURS.

Regagnons
Nos wagons,
Et mettons-nous en route.
C’est affreux, ce que coûte
Un temps d’arrêt
Au buffet !

(Les voyageurs payent et sortent par le fond, droite et gauche. Tapiou les suit en agitant sa cloche.)