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Page:Labiche - L’amour en sabots, 1861.djvu/11

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ENSEMBLE.

Air de Ma Nièce et mon Ours.

PAYSANS, PAYSANNES, LA BIRETTE.

À nos engagements,
Songeons bien à rester fidèles ;
De nos places nouvelles,
Puissions-nous être tous contents.

PIGEONNIER, MAÎTRES ET MAÎTRESSES.

À vos engagements,
Songez bien à rester fidèles :
De vos places nouvelles,
Puissiez-vous être tous contents.

(Tout le monde sort par le fond, excepté Pigeonnier, qui ferme la porte après leur sortie.)

Scène IV.

PIGEONNIER, puis LEGALOUX.
PIGEONNIER, revenant à son bureau et rangeant son argent.

Ah ! c’est fini !… Je suis content de mon acquisition ; une gaillarde d’aplomb… une rude fille… Avec tout ça, il me manque un domestique mâle… Oh ! je trouverai ça ce soir à l’assemblée. (On frappe à la porte du fond, et, sans se lever.) Entrez !

LEGALOUX, entrant par le fond. [Pig. Leg.]

La loue, s’il vous plaît ?

PIGEONNIER.

Vous venez trop tard !

LEGALOUX.

Elle est finite ? Nom d’un nom !

PIGEONNIER.

Il fallait vous lever plus tôt !

LEGALOUX.

C’est pas ma faute… c’est les corbeaux !… Oh ! les gueux de corbeaux !

PIGEONNIER.

Quoi ! les corbeaux ?

LEGALOUX.

Figurez-vous que j’ons parti ce matin à quatre heures pour arriver le premier… mais v’là qu’en débouchant de la taille au Grand-Bossu, j’apercevons trois corbeaux qui picotions dans un champ d’aveine.

PIGEONNIER.

Eh bien ?

LEGALOUX.

Tout le monde sait qu’il ne faut jamais passer devant trois corbeaux… ça porte malheur, c’est de la tristesse !