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Page:Labiche - L’amour en sabots, 1861.djvu/15

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LEGALOUX.

Si, que je le mangerai !

LA BIRETTE, le menaçant.

Toi, méchant carnassier ?

LEGALOUX.

Ne touche pas !

LA BIRETTE.

Attends, je vas te faire ton affaire. ! (Elle marche sur lui.)

LEGALOUX, levant son balai.

À bas les ongles, ou je tape !

LA BIRETTE, saisissant un bout du balai.

Tape donc, gringalet !

LEGALOUX, tirant de son côté.

Veux-tu lâcher ça ! (Criant.) Veux-tu bien lâcher !

LA BIRETTE.

Non, l’auras ton compte ! (Elle lui arrache le balai avec lequel elle le frappe.) Tiens, tiens, méchant moigneau !

LEGALOUX, parant les coups et criant.

Oh ! la, la ! oh ! la, la !


Scène VI.

LES MÊMES, PIGEONNIER, puis BOUSSERONDE, puis HORTENSE.
PIGEONNIER

Quel vacarme !… Comment ! ils se battent ! Voulez-vous bien finir !

LA BIRETTE, à Pigeonnier.

C’est l’âne rouge ! (Elle lui met le balai dans les mains.)

LEGALOUX, de même.

C’est la bourrique… de chez le père Grivet…

PIGEONNIER.

Ah ! diable !

LA BIRETTE, allant prendre son paquet.

Je restions pas ici, je voulions m’en aller.

LEGALOUX.

Moi itou.

PIGEONNIER.

Minute ! minute ! (À part.) Une fille superbe !… un garçon de dix-huit écus ! (Haut.) Payez-vous le dédit ?

LA BIRETTE.

J’ons que vingt-sept sous…

LEGALOUX.

Et moi neuf…