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Page:Labiche - L’amour en sabots, 1861.djvu/24

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LEGALOUX.

Vrai de vrai… que vous ne briseriez plus rien de rien ?…

LA BIRETTE.

Dame !… c’est pas si amusant de se disputer toujours… (Minaudant.) Et pour vous prouver que je vous en voulions plus, j’vous permettions de m’embrasser…

LEGALOUX.

Ah bah ! (À part.) C’est qu’elle est rudement jolie !… (Haut, s’essuyant la bouche avec sa manche, et faisant des façons.) Oh ! mam’selle !…

LA BIRETTE.

Allez donc !…

LEGALOUX, après l’avoir embrassée.

Ça y est… C’est joliment bon tout de même !… (Avec embarras.) Et si j’osais vous demander la récidive ?…

LA BIRETTE.

Dame ! si ça vous fait plaisir…

LEGALOUX, passant à droite. [La Bir. Leg.]

Oh ! v’oui… oh ! v’oui !… (Il l’embrasse à plusieurs reprises, au moment où Pigeonnier, Bousseronde et Hortense rentrent par le fond, Hortense tenant l’enfant emmailloté.)


Scène X.

LES MÊMES, PIGEONNIER, BOUSSERONDE, HORTENSE.
PIGEONNIER, BOUSSERONDE, HORTENSE.

Hein !

LEGALOUX ET LA BIRETTE, confus, s’éloignant. [La Bir. Bous. Hort. Pig. Leg.]

Oh ! not’maître !…

PIGEONNIER, riant.

J’aime mieux ça… ça ne casse rien… et ça ne fait pas de bruit…

BOUSSERONDE, riant aussi

Ils se bécotaient…

HORTENSE.

C’est d’un sans-gêne… d’une inconvenance !… (À La Birette.) Tenez, mademoiselle, reportez l’enfant dans son berceau !…

BOUSSERONDE, se précipitant et le prenant.

Non, non, moi… c’est au parrain à le réintégrer dans sa couche… (À part.) J’ai eu une frayeur… (Il entre à gauche.)

HORTENSE, à La Birette et à Legaloux qui débarrassent la table. [Hort. Pig. Leg. La Bir.]

Emportez donc ces choux… c’est une odeur insupportable !…