Aller au contenu

Page:Labiche - L’amour en sabots, 1861.djvu/25

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

PIGEONNIER.

Oui… et, une autre fois, rappelez-vous que c’est à la cuisine que vous devez dîner… et non pas ici… dans mon étude…

LA BIRETTE.

Oui, not’maître ! (Elle ôte le couvert, qu’elle porte à mesure dans la cuisine.)

PIGEONNIER.

Legaloux !…

LEGALOUX.

Not’maître ?…

PIGEONNIER.

Tu vas aller à la pharmacie de M. Bousseronde…

HORTENSE.

La première rue à droite, à côté du coiffeur…

LEGALOUX.

À côté du coiffeur !…

PIGEONNIER.

Tu demanderas un paquet de chiendent… pour faire de la tisane à ma femme…

LEGALOUX.

Du chiendent !… de quoi que mangent les petits chiens… pour se rafraîchir ?… Oui, not’maître…

PIGEONNIER.

Et reviens vite…

LEGALOUX, regardant La Birette et lui envoyant des baisers.

N’craignez rien… je ne serai pas long…

PIGEONNIER, surprenant leurs baisers.

Eh bien !

LEGALOUX.

Vlà, not’maître !… (Il sort par le fond. La Birette est entrée à droite.)


Scène XI.

PIGEONNIER, HORTENSE, puis BOUSSERONDE.
HORTENSE.

Ils s’envoyaient des baisers !

PIGEONNIER.

Ils roucoulent… J’aime mieux ça que de les entendre se disputer… et puis, c’est si naturel !… (Amoureusement à Hortense.) Tout roucoule dans la nature… depuis l’oiseau des champs qui roucoule dans le bocage… jusqu’à moi qui roucoule auprès de vous… chère Hortense !

HORTENSE, vivement en voyant entrer Bousseronde par la gauche.

Mon mari !…