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Page:Labiche - L’amour en sabots, 1861.djvu/27

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LA BIRETTE.

Oui, not’maître…

PIGEONNIER.

Ensuite, tu nous feras un plat sucré.

LA BIRETTE, étonnée.

Un plat sucré !… Quoi que c’est que ça ?

PIGEONNIER.

Un plat sucré… avec du sucre !…

LA BIRETTE.

Ah ! bien !… (À part.) J’on des nantilles, j’mettrai du sucre dedans… (Elle rentre dans sa cuisine.)

PIGEONNIER.

Cette douceur lui fera plaisir. (Voyant entrer par le fond Legaloux, qui tient un paquet enveloppé dans du papier.) C’est le chiendent !… Pose-le là… J’entre chez ma femme ! (Il entre à gauche.)


Scène XIII.

LEGALOUX, puis LA BIRETTE.
LEGALOUX.

L’chiendent ?… Nom de nom, je l’ai oublié !… Au lieu d’aller chez l’apothicaire, j’étions entré chez l’perruquier !… (Ôtant son chapeau et montrant sa tête frisée.) V’là la chose… cinq centimes de frisure… et cinq centimes de pommade… à la tubéreuse… qu’est une plante d’Amérique qu’a la forme d’un oignon… Faut pas être regardant avec les femmes… En revenant, j’ons fait connaissance avec le jardin, et j’ons cueilli toutes les roses… (Déployant son papier.) Ça c’est un bouquet… à l’intention de La Birette, qu’est véritablement une belle fille… (On sonne à gauche.)

LA BIRETTE, entrant par la droite, une tasse à la main. [Leg. La Bir.]

Le bouillon, le voilà… (Apercevant Legaloux.) Tiens, c’est vous ! Déjà de retour ?

LEGALOUX, balançant sa tête pour montrer sa frisure.

Oui, mam’selle… j’m’ai dépêché.

LA BIRETTE.

Ah ! vous vous êtes fait friser !… Vous êtes joli tout plein !… vous avez l’air d’un caniche ! (Elle tourne autour de lui et pose sa tasse sur le bureau.)

LEGALOUX, radieux, penchant sa tête. [La Bir. Leg.]

Et sentez-moi ça…