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Page:Labiche - L’amour en sabots, 1861.djvu/4

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L’AMOUR EN SABOTS

Le théâtre représente une étude de notaire de campagne. Porte d’entrée au fond, donnant sur une place de village. — Cartonniers, affiches de ventes d’immeubles. — Porte à gauche ; c’est celle de l’appartement de Pigeonnier. — À droite, porte de la cuisine. — Un bureau à gauche, avec des cartons, livres, papier, encrier et un buffet au fond, à gauche. — Une table sur le devant, à droite. — Chaises, etc.


Scène PREMIÈRE.

BOUSSERONDE, HORTENSE, puis PIGEONNIER.
BOUSSERONDE, entrant par le fond, avec sa femme. Il tient, des boîtes de dragées sous un bras et un gros melon sous l’autre.

Tiens ! personne dans son étude ! (Appelant.) Pigeonnier ! Pigeonnier !… c’est moi… le parrain !

PIGEONNIER, entrant par la porte à gauche. [Bous. Pig. Hort.]

Chut !… Ma femme est souffrante.

BOUSSERONDE.

Bah ! vraiment ?

HORTENSE.

Qu’a-t-elle donc ?

PIGEONNIER.

Elle a dégringolé hier soir dans l’escalier. Le médecin appelle ça une érosion du tibia ; et comme elle a mal dormi cette nuit, il a recommandé de ne pas faire de bruit.

HORTENSE, à Bousseronde.

Et vous qui criez comme dans un moulin !… C’est très-commun !… un pharmacien doit tenir son rang…

PIGEONNIER.

Rassurez-vous… elle ne s’est pas réveillée… Elle a eu cette nuit le sommeil agité, elle rêvait… une espèce de cauchemar… (À Bousseronde.) Elle prononçait votre nom ! Elle disait : « Bousseronde ! ah ! Bousseronde ! »