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Page:Labiche - Le Mystère de la rue Rousselet, 1861.djvu/47

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LAFURETTE.

Je vous demande un million de pardons… je ne reste qu’une minute.

LÉON

Que va-t-il faire ?

LAFURETTE, s’approchant de Léon, et d’une voix très-douce.

Monsieur… cher monsieur… de deux choses l’une… ou vous savez jouer du violon… et je vous prie de m’en jouer un petit air… ou vous ne savez pas en jouer, et alors vous me trompiez… et j’ai le droit de vous brûler la cervelle ! (Nazaire écoute.)

GUÉRINEAU. [Lafurette, Guérineau, Léon, Agathe, Nazaire.]

Arrêtez !

AGATHE.

Monsieur…

LAFURETTE, à Léon.

Le violon ou le pistolet !… choisissez !…

GUÉRINEAU, vivement.

Le violon ! nous choisissons le violon ! (Il le donne à Léon. Bas.) Racle quelque chose !

LÉON, bas.

Impossible ! je ne connais pas plus cet instrument que la danse de corde.

NAZAIRE.

Comment ?

LAFURETTE, le menaçant.

Eh bien ! monsieur…

GUÉRINEAU, vivement.

Prenez garde… Cachez ça… vous gênez l’artiste.

NAZAIRE, à part.

Évitons l’effusion du sang. (Il va prendre son violon derrière le fauteuil, caché par Agathe.)

LAFURETTE.

Est-ce pour aujourd’hui, monsieur ?

LÉON.

Permettez… il n’est pas d’accord !