Aller au contenu

Page:Labiche - Le Mystère de la rue Rousselet, 1861.djvu/48

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

LAFURETTE.

Soit… accordons nos instruments. (Il arme son pistolet.)

GUÉRINEAU, à Léon.

Mais, râcle donc, sac à papier ! (Léon donne un accord odieux.)

TOUS.

Ah !

GUÉRINEAU.

Bravo ! charmant !

LAFURETTE.

Ce n’est pas du violon… c’est de la chaudronnerie… cela me suffit ! (Il lève son pistolet.)

GUÉRINEAU.

Un instant ! (Aussitôt on entend jouer la contredanse que Nazaire a jouée à la deuxième scène.)

GUÉRINEAU, AGATHE, LÉON.

Tiens ! (Nazaire joue du violon ; il est caché par Agathe. Léon fait aller son archet comme s’il jouait.)

LAFURETTE

Il joue !

GUÉRINEAU.

Comment ! (Il aperçoit Nazaire.) Ah !

LAFURETTE.

Ah ! mais… très-bien ! (Il veut s’approcher.)

GUÉRINEAU

Éloignez-vous… ça gêne l’artiste.

LAFURETTE.

Délicieux !… parfait !… du cœur… de l’âme ! (Il se laisse aller au mouvement de l’air et danse sur place. Guérineau fait comme lui.)

TOUS.

Bravo ! bravo !

LAFURETTE, à Léon.

Monsieur, je désarme ! (Il désarme son pistolet. Nazaire traverse le théâtre et descend à gauche et va près de Guérineau ; celui-ci le remercie et lui prend son archet ; Lafurette a pris celui de Léon.) Ah çà ! pourquoi m’avez-vous dit que monsieur ne savait pas jouer ?

GUÉRINEAU.

Pourquoi ! (Lafurette aperçoit l’archet que Guérineau tient.)