Page:Labiche - Le Voyage de monsieur Perrichon, Gage, 1905.djvu/20

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Madame Perrichon. — Quinze.

Henriette. — Vingt.

Perrichon. — Allons… va pour vingt sous ! (Les lui donnant.) Tenez mon garçon.

Le Facteur. — Merci, monsieur ! (Il sort.)

Madame Perrichon. — Entrons-nous ?

Perrichon. — Un instant… Henriette, prends ton carnet et écris.

Madame Perrichon. — Déjà !

Perrichon, dictant. — Dépenses : fiacre, deux francs… chemin de fer, cent soixante-douze francs cinq centimes… facteur, un franc.

Henriette. — C’est fait !

Perrichon. — Attends ! impression !

Madame Perrichon, à part. — Il est insupportable !

Perrichon, dictant. — Adieu, France… reine des nations ! (S’interrompant.) Eh bien ! et mon panama ?… je l’aurai laissé aux bagages ! (Il veut courir.)

Madame Perrichon. — Mais non ! le voici !

Perrichon. — Ah ! oui ! (Dictant.) Adieu, France… reine des nations ! (On entend la cloche et l’on voit accourir plusieurs voyageurs.)

Madame Perrichon. — Le signal, tu vas nous faire manquer le convoi !

Perrichon. — Entrons, nous finirons cela plus tard ! (L’Employé l’arrête à la barrière pour voir les billets. Perrichon querelle sa femme et sa fille, finit par trouver les billets dans sa poche. Ils entrent dans la salle d’attente.)