Page:Labiche - Le Voyage de monsieur Perrichon, Gage, 1905.djvu/21

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Scène IX.

ARMAND, DANIEL, puis PERRICHON.
(Daniel, qui vient de prendre son billet, est heurté par Armand, qui veut prendre le sien.)

Armand. — Prenez donc garde !

Daniel. — Faites attention vous-même !

Armand. — Daniel !

Daniel. — Armand !

Armand. — Vous partez ?…

Daniel. — À l’instant ! et vous ?…

Armand. — Moi aussi !

Daniel. — C’est charmant ! nous ferons route ensemble ! J’ai des cigares de première classe… Et où allez-vous ?

Armand. — Ma foi, mon cher ami, je n’en sais rien encore.

Daniel. — Tiens ! c’est bizarre ! ni moi non plus ! J’ai pris un billet jusqu’à Lyon.

Armand. — Vraiment ! moi aussi ! je me dispose à suivre une demoiselle charmante.

Daniel. — Tiens ! moi aussi !

Armand. — La fille d’un carrossier !

Daniel. — Perrichon ?

Armand. — Perrichon !

Daniel. — C’est la même !

Armand. — Mais je l’aime, mon cher Daniel.

Daniel. — Je l’aime également, mon cher Armand.

Armand. — Je veux l’épouser !

Daniel. — Moi, je veux la demander en mariage… ce qui est à peu près la même chose.

Armand. — Mais nous ne pouvons l’épouser tous les deux !

Daniel. — En France, c’est défendu !