Page:Labiche - Le Voyage de monsieur Perrichon, Gage, 1905.djvu/26

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Daniel. — À la bonne heure ! C’est un plaisir de vous avoir pour ennemi ! (Lui serrant la main.) Cher Armand !

Armand, de même. — Bon Daniel ! Ah çà ! M. Perrichon n’arrive pas. Est-ce qu’il aurait changé son itinéraire ? si nous allions les perdre ?

Daniel. — Diable ! c’est qu’il est capricieux, le bonhomme… Avant-hier, il nous a envoyé nous promener à Ferney, où nous comptions le retrouver…

Armand. — Et, pendant ce temps, il était allé à Lausanne.

Daniel. — Eh bien c’est drôle de voyager comme cela ! (Voyant Armand qui se lève.) Où allez-vous donc ?

Armand. — Je ne tiens pas en place, j’ai envie d’aller au-devant de ces dames.

Daniel. — Et le café ?

Armand. — Je n’en prendrai pas… Au revoir ! (Il sort vivement par le fond.)



Scène II.

DANIEL, puis L’AUBERGISTE, puis LE GUIDE.

Daniel. — Quel excellent garçon ! c’est tout cœur, tout feu… mais ça ne sait pas vivre, il est parti sans prendre son café ! (Appelant.) Holà !… monsieur l’aubergiste !

L’Aubergiste, paraissant. — Monsieur ?

Daniel. — Le café. (L’Aubergiste sort. Daniel allume un cigare.) Hier, j’ai voulu faire fumer le beau-père… ça ne lui a pas réussi…