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Page:Labiche - Le Voyage de monsieur Perrichon, Gage, 1905.djvu/38

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Le Commandant, apercevant le registre. — Ah ! ah ! le livre des voyageurs ! Voyons !… (Lisant.) « Que l’homme est petit quand on le contemple du haut de la mère de Glace ! » Signé : « Perrichon. » mère ! Voilà un monsieur qui mérite une leçon d’orthographe.

L’Aubergiste, apportant le grog. — Voici, monsieur. (Il le pose sur la table à gauche.)

Le Commandant, tout en écrivant sur le registre. — Ah ! monsieur l’aubergiste.

L’aubergiste. — Monsieur ?

Le Commandant. — Vous n’auriez pas, parmi les personnes qui sont venues chez vous ce matin, un voyageur du nom d’Armand Desroches ?

Armand. — Hein ?… c’est moi, monsieur.

Le Commandant, se levant. — Vous, monsieur ?… pardon. (À l’aubergiste.) Laissez-nous. (L’Aubergiste sort.) C’est bien à M. Armand Desroches de la maison Turneps, Desroches et Cie que j’ai l’honneur de parler ?

Armand. — Oui, monsieur…

Le Commandant. — Je suis le commandant Mathieu. (Il s’assied à gauche et prend son grog.)

Armand. — Ah ! enchanté !… mais je ne crois pas avoir l’avantage de vous connaître, commandant.

Le Commandant. — Vraiment ? Alors je vous apprendrai que vous me poursuivez à outrance pour une lettre de change que j’ai eu l’imprudence de mettre dans la circulation…

Armand. — Une lettre de change ?

Le Commandant. — Vous avez même obtenu contre moi une prise de corps.