Armand, allant à lui. — Je suis lié assez intimement avec un employé supérieur de l’administration des douanes… Je vais le voir… peut-être pourra-t-on décider le douanier à retirer sa plainte.
Marjorin. — Ça me paraît difficile !
Armand. — Pourquoi ? un moment de vivacité…
Perrichon. — Que je regrette !
Armand. — Donnez-moi ce papier… j’ai bon espoir… ne vous tourmentez pas, mon brave monsieur Perrichon !
Perrichon, ému, lui prenant la main. — Ah ! Daniel ! (se reprenant) non, Armand ! tenez, il faut que je vous embrasse ! (Ils s’embrassent.)
Henriette, à part. — À la bonne heure ! (Elle remonte avec sa mère.)
Armand, bas à Daniel. — À mon tour, j’ai la corde !
Daniel. — Parbleu ! (À part.) Je crois avoir affaire à un rival et je tombe sur un terre-neuve.
Majorin, à Armand. — Je sors avec vous.
Perrichon. — Tu nous quittes ?
Marjorin. — Oui… (Fièrement.) Je dîne en ville ! (Il sort avec Armand.)
Madame Perrichon, s’approchant de son mari et bas. — Eh bien, que penses-tu maintenant de M. Armand ?
Perrichon. — Lui ? c’est-à-dire que c’est un ange ! un ange !
Madame Perrichon. — Et tu hésites à lui donner ta fille ?
Perrichon. — Non, je n’hésite plus.
Madame Perrichon. — Enfin, je te retrouve ! Il ne te reste plus qu’à prévenir M. Daniel.