Page:Labiche - Le Voyage de monsieur Perrichon, Gage, 1905.djvu/59

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Tous. — Ah ! mon Dieu !

Perrichon, lisant. — Vu le procès-verbal dressé au bureau de la douane française par le sieur Machut, sergent douanier… (Majorin remonte.)

Armand. — Qu’est-ce que cela signifie ?

Perrichon. — Un douanier qui m’a saisi trois montres… j’ai été trop vif… je l’ai appelé « gabelou ! rebut de l’humanité !… »

Majorin, derrière le guéridon. — C’est très grave ! très grave !

Perrichon, inquiet. — Quoi ?

Marjorin. — Injures qualifiées envers un agent de la force publique dans l’exercice de ses fonctions.

Madame Perrichon et Perrichon. — Eh bien ?

Marjorin. — De quinze jours à trois mois de prison…

Tous. — En prison !…

Perrichon. — Moi ! après cinquante ans d’une vie pure et sans tache… j’irais m’asseoir sur le banc de l’infamie ? Jamais ! jamais !

Majorin, à part. — C’est bien fait ! ça lui apprendra à ne pas acquitter les droits !

Perrichon. — Ah ! mes amis, mon avenir est brisé.

Madame Perrichon. — Voyons, calme-toi !

Henriette. — Papa !

Daniel. — Du courage !

Armand. — Attendez ! je puis peut-être vous tirer de là.

Tous. — Hein ?

Perrichon. — Vous ! mon ami… mon bon ami !