Page:Labiche - Le Voyage de monsieur Perrichon, Gage, 1905.djvu/69

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et tout cela pour une faute d’orthographe ! (Cherchant.) Voyons donc !… si je prévenais l’autorité ! Oh non !… Au fait, pourquoi pas ? personne ne le saura. D’ailleurs, je n’ai pas le choix des moyens… (Il prend un buvard et un encrier sur une table, près de la porte d’entrée, et se place au guéridon.) Une lettre au préfet de police !… (Écrivant.) « Monsieur le préfet… j’ai l’honneur de… » (Parlant tout en écrivant.) Une ronde passera par là à point nommé… le hasard aura tout fait… et l’honneur sera sauf. (Il plie et cachette sa lettre et remet en place ce qu’il a pris.) Maintenant, il s’agit de la faire porter tout de suite… Jean doit être là ! (Il sort en appelant.) Jean ! Jean ! (Il disparaît dans l’antichambre.)



Scène XII.

Perrichon, seul. — Il entre en tenant une lettre à la main. Il la lit. — « Monsieur le préfet, je crois devoir prévenir l’autorité que deux insensés ont l’intention de croiser le fer demain, à midi moins un quart… » (Parlé.) Je mets moins un quart afin qu’on soit exact. Il suffit quelquefois d’un quart d’heure !… (Reprenant sa lecture.) « À midi moins un quart… dans les bois de la Malmaison. Le rendez-vous est à la porte du garde… Il appartient à votre haute administration de veiller sur la vie des citoyens. Un des combattants est un ancien commerçant, père de famille, dévoué à nos institutions et jouissant d’une bonne notoriété dans son quartier. Veuillez agréer, monsieur le préfet », etc. etc. S’il croit me faire peur, ce commandant !… Maintenant l’adresse… (Il écrit.) « Très pressé, communication importante… » Comme ça, ça arrivera… Où est Jean ?