Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 01.djvu/162

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Chiffonnet.

Regarde-moi… Comment me trouves-tu, ce matin ?

Le Domestique.

Ah ! Monsieur est frais comme une rose !…

Chiffonnet, éclatant.

Tu mens !… Je suis jaune ! je suis fané ! Je suis glauque… Va-t’en ! je te chasse.

Le Domestique.

Mais, monsieur…

Chiffonnet.

Va-t’en, misérable ! (Le domestique se sauve à droite.) (Seul.) Frais comme une rose !… et l’on veut que j’aime le genre humain ! À l’autre maintenant ! (Un second domestique paraît au fond.) Approche, mon ami, approche… Bastien, tu es un honnête homme, toi… un bien honnête homme !… réponds-moi franchement : si je me mariais, crois-tu que je serais…

Le Domestique.

Oh ! non monsieur !…

Chiffonnet.

Pourquoi ?

Le Domestique.

Dame !… parce que… parce que… Monsieur est si aimable !…

Chiffonnet.

Ah ! très bien !

Le Domestique, à part.

Il est flatté !

Chiffonnet.

Mon ami… hier, en me promenant au Jardin des Plantes, j’ai laissé tomber une épingle dans la fosse de l’ours Martin… Va me la chercher !…