Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 01.djvu/32

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toi !… (Félix se retire au fond ; commençant son récit.) Figurez-vous que, parti…

Vézinet.

Mon neveu, permettez-moi de vous féliciter… (Il cherche à embrasser Fadinard.)

Fadinard.

Hein ?… quoi ?… Ah ! oui… (Ils s’embrassent. À part.) On s’embrasse énormément dans la famille de ma femme !… (Haut, reprenant le ton du récit.) Parti ce matin à huit heures de Charentonneau…

Vézinet.

Et la mariée ?…

Fadinard.

Oui… elle me suit de loin… dans huit fiacres…(Reprenant.) Parti ce matin à huit heures de Charentonneau…

Vézinet.

Je viens d’apporter mon cadeau de noces…

Fadinard, lui serrant la main.

C’est gentil de votre part… (Reprenant son récit.) J’étais dans mon cabriolet… je traversais le bois de Vincennes… tout à coup je m’aperçois que j’ai laissé tomber mon fouet…

Vézinet.

Mon neveu, ces sentiments vous honorent.

Fadinard.

Quels sentiments !… Ah ! sapristi ! j’oublie toujours qu’il est sourd !… ça ne fait rien… (Continuant.) Comme le manche est en argent, j’arrête mon cheval et je descends… À cent pas de là, je l’aperçois dans une touffe d’orties… je me pique les doigts.

Vézinet.

J’en suis bien aise.