Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 01.djvu/509

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Norine.

Où avez-vous passé la nuit, monsieur ?

Lenglumé.

Ça, je ne serais pas fâché de le savoir… Mistingue non plus. (Le cherchant du regard.) Tiens ! où est-il donc ?

Norine.

Eh bien, je vais vous le dire : Vous vous êtes roulé dans l’orgie, chez des liquoristes de bas étage !

Lenglumé.

Moi ?

Norine, lui tendant un papier.

Chez la mère Moreau !

Tous.

Oh !

Norine.

Oser le nier ! voici la note de vos déportements ! (Lisant.) « Trois bocaux de cerises à l’eau-de-vie !… deux idem de prunes ! »

Lenglumé, se rappelant.

Ah ! les noyaux !… les noyaux !…

Norine, lisant.

« Plus : un bonnet de femme, un soulier du même sexe et un tour en cheveux appartenant à la demoiselle de comptoir. »

Lenglumé.

Ah ! je comprends !… je comprends !…

Norine.

Total : soixante-quatre francs.

Lenglumé.

C’est chacun trente-deux… Mistingue ! où diable est-il passé ?

Norine.

Et vous étiez tellement abruti par l’alcool, qu’il a fallu vous enfermer dans la cave au charbon !