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LE VOYAGE DE MONSIEUR PERRICHON
ARMAND
Il dit que c’est le prix !…
HENRIETTE
Mais c’est horrible !… c’est de l’ingratitude…
ARMAND
J’ai senti que ma présence le froissait, le blessait… et je n’ai plus, mademoiselle, qu’à vous faire mes adieux.
HENRIETTE, vivement.
Mais pas du tout ! restez !
ARMAND
À quoi bon ? c’est à Daniel qu’il réserve votre main.
HENRIETTE
Monsieur Daniel ?… mais je ne veux pas !
ARMAND, avec joie.
Ah !
HENRIETTE, se reprenant.
Ma mère ne veut pas ! elle ne partage pas les sentiments de papa ; elle est reconnaissante, elle ; elle vous aime… Tout à l’heure elle me disait encore : « M. Armand est un honnête homme… un homme de cœur, et ce que j’ai de plus cher au monde, je le lui donnerai… »
ARMAND
Mais ce qu’elle a de plus cher… c’est vous !
HENRIETTE
Je le crois.
ARMAND
Ah ! mademoiselle, que je vous remercie !
HENRIETTE
Mais c’est maman qu’il faut remercier.