Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/333

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Madame Malingear.

Mais, toi-même… sans t’en douter… tu obéis à l’entraînement général.

Malingear.

Moi ?

Madame Malingear.

Te souviens-tu de cette petite chaîne d’or fin qui attachait ta montre ?

Malingear.

Oui… Eh bien ?

Madame Malingear.

Elle était si petite… si petite… que tu en avais honte… Tu la cachais sous ton gilet.

Malingear.

Pour ne pas la perdre.

Madame Malingear.

Oh ! non… pour ne pas la montrer !… Nous l’avons remplacée par une autre…énorme… La voici : tu la caresses… tu l’étales, tu en es fier…

Malingear.

Quelle folie !

Madame Malingear.

Mais tu te gardes bien de dire qu’elle est en imitation !

Malingear, vivement.

Chut !… Tais-toi donc !

Madame Malingear.

C’est de la poudre aux yeux ! Je t’y prends comme les autres !… Eh bien, ta fille… c’est la petite chaîne d’or… bien simple, bien vraie, bien modeste… Aussi personne n’y fait attention… il y a si peu de bijoutiers dans le