Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/514

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Désambois.

Je le pense comme vous… mais, enfin, les affaires sont les affaires !… Veuillez prendre la peine de vous asseoir. (Lucile et madame de Guy sont assises près du guéridon. Horace se tient debout près de la cheminée. Désambois est assis à droite de la table placée au milieu. Tirant des papiers de sa poche, à part.) Il ne s’agit plus que de le faire mettre en colère… ça ne sera pas long ! (Haut.) Voici quelques notes que j’avais jetées pour le contrat de M. Magis… Nous avions pensé, M. le notaire et moi, que le régime de la communauté était le plus convenable…

Madame de Guy.

C’est aussi mon avis…

Désambois.

Ce régime, en effet, écarte toutes méfiances, prévient les soupçons blessants… les époux mettent en commun leurs biens meubles et immeubles ; le mari, chef suprême… mais tendre, conserve seul l’administration… Il peut vendre, aliéner, hypothéquer sans le concours de la femme, article 1421… Ce régime est celui de l’abandon, de la confiance mutuelle et affectueuse.

Horace, allant s’asseoir en face de Désambois.

C’est parfait ! J’accepte la communauté.

Désambois.

Ah ! permettez… ceci est le contrat Magis… Autant de prétendus, autant de contrats différents…

Madame de Guy et Lucile, étonnées.

Hein ?

Horace.

Que voulez-vous dire ? Expliquez-vous !