Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 02.djvu/56

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L’AUBERGISTE

Monsieur ?

LE COMMANDANT

Vous n’auriez pas, parmi les personnes qui sont venues chez vous ce matin, un voyageur du nom d’Armand Desroches ?

ARMAND

Hein ?… c’est moi, monsieur.

LE COMMANDANT, se levant.

Vous, monsieur ?… pardon. (À l’aubergiste.) Laissez-nous. (L’Aubergiste sort.) C’est bien à M. Armand Desroches de la maison Turneps, Desroches et Cie que j’ai l’honneur de parler ?

ARMAND

Oui, monsieur…

LE COMMANDANT

Je suis le commandant Mathieu.

Il s’assied à gauche et prend son grog.
ARMAND

Ah ! enchanté !… mais je ne crois pas avoir l’avantage de vous connaître, commandant.

LE COMMANDANT

Vraiment ? Alors je vous apprendrai que vous me poursuivez à outrance pour une lettre de change que j’ai eu l’imprudence de mettre dans la circulation…

ARMAND

Une lettre de change ?

LE COMMANDANT

Vous avez même obtenu contre moi une prise de corps.