Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/161

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de vous saluer devant le café Véron…" Il me répond : "Je ne vous connais pas."

Bécamel.

Eh bien ?

Beaudéduit, continuant.

"Moi non plus, monsieur, je ne vous connais pas, et cependant je vous ai salué ! Voulez-vous, oui ou non, me rendre mon coup de chapeau ?… - Eh ! vous m’ennuyez ! riposte cette créature… - Vous êtes un manant ! "

Bécamel.

Oh !

Beaudéduit, avec force à Bécamel.

Oui, monsieur, tout homme qui ne rend pas un coup de chapeau est un manant… à moins qu’il ne soit nu-tête…

Cécile, à part.

Il est original !

Beaudéduit, s’animant.

Bref, nous échangeons plusieurs épithètes malsonnantes, la foule s’amasse et je lui glisse ma carte en le provoquant.

Bécamel.

Mais encore une fois, monsieur, tout ça ne m’explique pas…

Beaudéduit.

J’arrive au fait… (Se piquant.) Cependant, si je vous ennuie, je vais m’en aller…

Cyprien.

Non… continuez…

Beaudéduit, à Cyprien, ironiquement.

Vous êtes trop bon… (À part.) Voilà un groom qui m’agace !