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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/227

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FRISETTE.

Je suis très-mécontente… Hier au soir, en rentrant, j’ai trouvé ma chambre empestée de fumée de tabac !

MADAME MÉNACHET.

Par exemple !

FRISETTE.

On dirait que, lorsque je n’y suis pas…

MADAME MÉNACHET, s’oubliant.

Ah ! je sais ce que c’est !…

FRISETTE.

Quoi donc ?

MADAME MÉNACHET, embarrassée.

C’est… voilà ce que c’est… un voisin… au-dessus… et comme la fumée monte…

FRISETTE.

Elle sera descendue tout exprès pour moi.

MADAME MÉNACHET.

Dame ! les maisons sont si mal jointes !… et puis, voyez-vous, dans un hôtel garni… on n’est jamais si bien… Pourquoi donc que vous ne vous mettez pas dans vos meubles, mamzelle ?

FRISETTE.

Pourquoi ? pourquoi ?… voilà une question !… Quand on gagne trente sous par jour et qu’on a des mois de nourrice à payer… vous croyez qu’il est facile… ?

MADAME MÉNACHET.

Ah ! oui, je sais… ce pauvre enfant… C’est égal, ça vous fait honneur, ça, mamzelle… c’est un beau trait !