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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/242

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FRISETTE.

Un homme dans ma chambre !… comme c’est gracieux !

GAUDRION.

J’en ferai une jaunisse, c’est sûr !

FRISETTE, à part.

Ah çà ! est-ce qu’il va se promener longtemps comme ça ?… (Haut.) Au moins, monsieur, j’espère que vous n’avez pas l’intention de m’imposer votre société… vous paraissez plein de dispositions pour la promenade, et…

GAUDRION.

Il pleut.

FRISETTE.

Voulez-vous un parapluie ?

GAUDRION.

Merci, je ne sors pas… mais, si vous avez affaire… pas de façon !…

FRISETTE, à part.

S’il croit que je vais le laisser… (Haut et s’asseyant à gauche.) Je reste.

GAUDRION, s’asseyant à droite.

Moi aussi !… (Il s’assoit sur le métier à dentelles et se relève vivement.) Les aiguilles à présent ! (Il jette le métier de côté.) Allons, ça devient gai ! (Haut.) Je vais déjeuner, je vais manger ma flûte et… et ma flûte !… (Il croque sa flûte avec rage.) Puisque vous avez jugé à propos de me priver de mon déjeuner…

FRISETTE, croquant aussi sa flûte.

Je ne vous demande pas ce que vous avez fait du mien.

GAUDRION.

Je l’ai secoué… par la fenêtre… Vous aimez le boudin ? Madame aime le boudin ?