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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/265

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MADAME MÉNACHET.

Par lui-même… ce matin encore, il me disait : « Les femmes, oh ! les femmes ! je voudrais les cribler… les torturer… les manger !… »

FRISETTE.

Il a dit ça ? Ah ! mon Dieu !

MADAME MÉNACHET.

Voilà son caractère, à ce pauvre Gaudrion.

FRISETTE, allant vivement à madame Ménachet.

Gaudrion ?… il s’appelle ?…

MADAME MÉNACHET.

Eh bien, oui, Gabriel Gaudrion…

FRISETTE, à part.

Oh ! je comprends tout !… (Haut.) Madame Ménachet, réunissez à l’instant tout ce qui peut m’appartenir ici… mes robes, mes cartons… je ne veux pas rester une minute de plus !… (La poussant.) Tenez… là… dans ce cabinet… Allez, dépêchez-vous !

MADAME MÉNACHET.

On y va… on y va… (sur le pas de la porte de gauche.) Qu’est-ce qu’elle a donc ?


Scène XVII.

FRISETTE, seule.

Oui, je m’explique maintenant ce changement subit… ces soins, ces prévenances : c’était pour se rapprocher de son fils… Et moi, moi… je n’étais qu’un prétexte, un moyen… de rapprochement entre le père et l’enfant…