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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/268

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Scène XIX.

FRISETTE, seule, puis GAUDRION.
FRISETTE, seule.

Il m’aime, celui-là !… Allons, je serai madame Barbaroux et mon fils s’appellera M. Barbaroux… Tiens ! l’herboriste d’en face a un chien qui se nomme comme ça !… une bien bonne bête…

GAUDRION, entrant très-gaiement et chargé de jouets d’enfant.

Ne vous dérangez pas… c’est moi… chargé comme un bazar… Tout ça, c’est pour le marmot !… Un biberon pour aujourd’hui, un hochet pour demain… un polichinelle, un tambour… et un Télémaque… pour plus tard… (Posant une chaise d’enfant, percée.) Ceci pour tout de Suite !… jeune homme, vous êtes servi !

FRISETTE, à part.

Tout pour lui !… (Haut.) Mais, monsieur…

GAUDRION.

Puisque c’est pour le petit… Et puis, là, voyons… à la rigueur, je comprends que du premier venu on peut refuser… mais d’un futur…

FRISETTE.

Un futur ?

GAUDRION.

Tiens !… Bah ! oui, le mot est lâché !… Mamzelle Frisette, je vous demande votre main…

FRISETTE.

Inutile, monsieur… un tel sacrifice… maintenant que je sais qui vous êtes…