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Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/269

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GAUDRION, ébahi.

Comment ! vous savez ?…

FRISETTE.

Tout, monsieur Gaudrion !…

GAUDRION.

Ah ! j’y suis ! vous me détestez ! Vous me flanquez à la porte… Eh bien, c’est mal, mamzelle Frisette, parce que, voyez-vous, moi, je vous aimais de cœur, ce n’était pas venu tout de suite, mais enfin c’était venu… et j’aurais fait vot’bonheur, allez… j’en ai l’étoffe !

J’avais déjà fAIR : Soldat français.

J’avais déjà fait mon petit château…
Je me disais : « La nuit, l’ pétrin m’réclame.
Je n’ pourrai pas veiller près du berceau,
Mais, en partant, j’y laiss’rai ma p’tit’ femme ;
Puis, accourant avec le jour,
J’viendrai r’lever ses factions maternelles ;
Nous échang’rons l’ mêm’ mot d’ordr’ tour à tour ;
Si bien qu’ l’enfant, dans son amour,
Confondra les deux sentinelles. »

FRISETTE, à part.

Serait-il possible !

GAUDRION.

Mais n’en parlons plus !… Et, tenez, cet enfant, je l’aime !… c’est mon fils… mais je sens qu’il sera mieux avec vous qu’avec moi… Eh bien, gardez-le… gardez-le… Adieu !…

Fausse sortie.
FRISETTE, à part.

Comment ! il me laisse ?…

GAUDRION, revenant.

Seulement, je vous demanderai quelquefois la permiss-