Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/351

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Carbonnel.

Oh ! Dieu !… si j’avais les clefs !…

Elisa.

Jamais !

Carbonnel.

Oui…je ne te les demande pas !…

Elisa, lui passant un écheveau de laine sur les bras.

Tenez-moi ça.

Elle dévide.

Carbonnel.

Seulement, je trouve que vingt francs… c’est bien peu… ça ne paye pas mes cigares.

Elisa.

Vous ne fumez pas…

Carbonnel.

C’est vrai, je ne fume pas… mais je pourrais fumer.

Elisa.

De quoi avez-vous besoin ? Vous êtes logé, nourri, habillé, chauffé, éclairé.

Carbonnel.

Oui… (S’attendrissant.) Mais ce qui me fend le cœur, Elisa… c’est quand je rencontre un malheureux… un père de famille… cinq enfants… et ne pouvoir !… Ah ! c’est horrible !… Hier, j’ai été suivi par un petit ramoneur.

Elisa, ironiquement.

Il fallait me l’envoyer ! j’aime beaucoup les petits ramoneurs.

Elle remonte à droite du guéridon.

Carbonnel.

Ah ! tu aimes ? (À part.) Ca ne prend pas. (Haut.) Mon