Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/420

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Lambert.

Tu arrives à propos… J’ai une communication à te faire.

Rouquérolle.

À moi ?

Lambert.

Mon ami… voilà douze ans que je fais une remarque pénible : c’est que tu n’as aucune espèce de talent.

Rouquérolle.

Hein ?

Lambert.

Tu crois faire de la peinture, tu ne fais que des épinards.

Rouquérolle.

C’est vrai, je vois vert… j’ai le malheur de voir vert !

Lambert.

Donc, tu n’as d’autre avenir que de peindre des enseignes pour les nourrisseurs… des pelouses vertes… avec des vaches… de même couleur !

Rouquérolle.

Ah ! Lambert ! tu n’es pas gentil !

Lambert.

Attends ! Mais, comme tu es un brave garçon, que j’aime… j’ai songé à ton avenir, je t’ai trouvé une place !

Rouquérolle.

Dans les chemins de fer ?

Lambert.

Non… Je connais un grand seigneur qui a besoin d’un intendant.