Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/468

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pontcharrat, continuant.

« Les élections approchent. Si vous n’avez pas aujourd’hui même entendu des candidats pendant deux heures au moins, je me propose de vous la faire danser.

« Salut et fraternité !
« Signé Farouchot. »
gindinet.

Tiens ! j’ai connu un cordonnier de ce nom-là.

cassagnol.

Un cordonnier ? allons donc ! il y mettrait des formes.

pontcharrat.

Malheureux !… tu fais des mots sur les hommes en place…

cassagnol.

Pourquoi pas ?


AIR :

Quand sous les coups du bon sens irrité
Tombe à jamais maint et maint privilège,
Il en est un, celui de la gaîté,
Que le Français malin avec raison protège.
Du quolibet les droits sont constatés,
Qui donc voudrait aujourd’hui les proscrire ?
En proclamant toutes les libertés
N’oublions pas la liberté de rire.
Ah ! gardons bien la liberté de rire

pontcharrat.

Rire ! lorsqu’un Farouchot se propose de vous la faire danser ? C’est très élastique ce mot-là, et en temps de révolution… ces diables de Girondins ne me sortent pas de la tête.

cassagnol.

Convoquez votre club.