Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 03.djvu/479

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pontcharrat.

Le candidat veut-il que le bureau statue ?

crétinot.

Je m’y oppose au nom de ces dames.

cassagnol.

Citoyens ! (Il tousse.) Hum ! hum ! (Ouvrant sa bonbonnière.) Je vous demanderai la permission de prendre un second jujube.

crétinot, bas à Pontcharrat.

Il en abuse !

pontcharrat, à Crétinot.

Je le crois phtisique, ce tailleur de pierre.

cassagnol.

Citoyens ! je ne suis qu’un pauvre ouvrier… excusez mon langage abrupt, je ne me suis point exercé dans ces brillants tournois de la parole ; je n’ai point étudié l’éloquence, cet art si difficile, ars difficilis, comme l’appelle Cicéron.

crétinot.

Il parle latin… eh bien ! il doit mal tailler la pierre.

cassagnol.

Travailleurs ! je connais vos misères, j’ai sondé vos souffrances, j’ai su les partager, et à moi seul il appartient…

Il s’arrête et respire un flacon.
pontcharrat.

Que faites-vous donc ?

cassagnol.

Permettez que je respire quelques sels.

crétinot, avec déférence.

Oh ! l’impôt est aboli.