Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/269

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Scène XIV

Manicamp ; puis Un Domestique

Manicamp. — Voyons… lisons vite la lettre du prince de Conti… (Lisant.) "Mon cher Manicamp…" (Parlé.) Son cher Manicamp !… il a daigné écrire ça lui-même… de sa propre main !… quel prince !… (Lisant.) "Vous êtes un ours… un sauvage… un Turc à Maures…" (Parlé.) Il est gai, ce prince… (Lisant.) "J’ai entrepris de vous réconcilier avec cette mauvaise tête de Chatenay…" (Parlé.) Avec lui ?… jamais ! (Lisant.) "Et j’exige que vous l’invitiez à dîner aujourd’hui même." (Parlé.) Comment recevoir à ma table un homme qui m’appelle Cassandre… et qui m’enlève ma fille ?… oh ! que nenni !… (Lisant.) "Post-scriptum. — Dans une heure, j’enverrai mon chambellan…" (Parlé.) Son chambellan ! (Lisant.) "Pour s’assurer qu’on a fait droit à mes prières." (Parlé.) À ses prières !… à ses ordres !… car c’est un ordre… et pas moyen de refuser… un prince du sang !… (Appelant.) Dominique !… (Parlé.) Mais qu’est-ce que je vais lui faire manger, à cet animal-là ? (Appelant.) Dominique !…(Parlé.) Il me vient une idée. (Appelant.) Dominique !… Dominique !… non… Joseph !

Un Domestique, entrant par le fond à gauche.

Monsieur le marquis ?…

Manicamp.

Mais que fait donc Dominique ?

Le Domestique.

Il ne fait rien, monsieur.