Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/27

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De La Porcheraie.

Savez-vous la différence qu’il y a entre nous ?… Vous, vous êtes un égoïste timide… un égoïste peint en rose… Moi, j’ai économisé les frais de peinture, j’ai conservé ma couleur naturelle.

Dutrécy, à part.

Il est atroce ! (Haut.) Vous déjeunez avec moi ?…

De La Porcheraie.

Impossible ! j’ai accepté une autre invitation.

Dutrécy.

Eh bien, vous la manquerez… je vous en prie…

De La Porcheraie.

Voyous… franchement… qu’est-ce que vous avez pour déjeuner ?

Dutrécy.

Gourmand !… Un perdreau truffé !… bien rebondi !

De La Porcheraie.

Là-bas, il y a un salmis de bécasse… Après ?…

Dutrécy.

Des asperges en branche… le 20 février !

De La Porcheraie.

Là-bas, des petits pois nouveaux… Je suis bien embarrassé.

Dutrécy.

Enfin, hier, en passant devant Chevet, j’ai aperçu un petit melon…

De La Porcheraie.

Tiens ! je n’en ai pas encore mangé de l’année… Je déjeune avec vous !