Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 04.djvu/471

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à s’afficher ! et moi ça ne me va pas… dans ma position… un rentier qui va se marier dans quinze jours avec la fille d’un de nos médecins les plus… dangereux ! il m’a avoué qu’il ne soignait jamais sa famille… Alors je lui ai demandé la main de sa fille ! C’est pourtant en composant ma corbeille de mariage que j’ai découvert ce charmant échantillon de fleuriste… C’est très dangereux pour un jeune homme de composer sa corbeille… La semaine dernière, j’ai failli sombrer dans un magasin de modes !… mais maintenant c’est fini… je n’ai plus à voir que les ébénistes !… C’est égal… j’ai des remords… c’est mal ce que je fais là… Après ça, on ne le saura pas… alors ce n’est pas mal… et puis c’est la dernière fois.

Joseph, sortant du cabinet avec le châle et le chapeau, à la cantonade.

Oui, madame, tout de suite ! (À Paul.) Monsieur, cette dame vous attend…

Paul.

J’y vais… Le temps de payer le cocher et de délivrer l’ombrelle.

Joseph.

Si Monsieur veut faire sa carte, cette dame a très faim…

Paul.

J’ai toujours remarqué que les fleuristes jouissaient d’un violent appétit… Heureuse organisation pour les restaurateurs…

Joseph.

Monsieur, le turbot est très frais…

Paul.

Vraiment ! et le saumon ?…

Joseph.

Le saumon est bon… mais je ne le garantirais pas autant.