Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 05.djvu/416

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Madame Montaudoin, près de la cheminée.

Oh ! il n’est pas en retard… ton contrat est pour midi, et il n’est qu’onze heures. (S’attendrissant.) Dans une heure, je n’aurai plus de fille !

Fernande.

Oh ! maman, vous allez pleurer… aujourd’hui !

Madame Montaudoin.

Non… j’aurai du courage… Une chose me soutient, c’est que M. Isidore, ton prétendu, est dans une bonne position.

Fernande.

Je crois bien ! caissier chez un gros commerçant de la rue du Sentier… deux mille quatre cents francs d’appointements.

Joséphine.

Et le déjeuner.

Fernande.

Et des yeux noirs !

Madame Montaudoin.

Ce qui me navre, vois-tu, ce n’est pas de te quitter… c’est de penser que je vais rester seule avec ton père…

Fernande.

Comment ?

Madame Montaudoin.

Un homme que j’ai épousé à cause de sa gaieté, de son caractère jovial et insouciant ! Il est devenu tout à coup sombre, soupçonneux, méfiant.

Joséphine.

Oh ! c’est bien vrai, il fouille dans tous mes tiroirs.

Fernande.

Mais qu’est-ce qu’il cherche ?