Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 05.djvu/417

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
Madame Montaudoin.

Je n’en sais rien… je l’ai interrogé vingt fois… il a toujours refusé de s’expliquer.

Joséphine, naïvement, venant au milieu.

Dites donc, madame, il a peut-être commis un crime ?

Fernande.

Par exemple !…

Madame Montaudoin, à Joséphine.

Veux-tu te taire ! lui ! un si brave homme !

Joséphine.

Il demande le nom de toutes les personnes qui entrent dans la maison… il marche dans des chaussons de lisière pour faire moins de bruit, et pour mieux vous surprendre. L’autre jour, il est entré dans ma cuisine comme un gros chat… ça m’a fait peur… alors il m’a dit : "Quand une cuisinière a la conscience nette, elle ne tremble pas…" Et il m’a forcée à ôter mes souliers pour voir s’il n’y avait rien dedans.

Madame Montaudoin.

Voilà une idée !

Fernande.

Il a peut-être perdu quelque chose ?

Madame Montaudoin.

Enfin, il vous guette, il vous épie… Au moment où on s’y attend le moins… on aperçoit une tête qui passe à travers une porte entre-baîllée et…

À ce moment, la tête de Montaudoin paraît à la porte de gauche.

Les Trois Femmes, poussant un cri en l’apercevant.

Ah !

Joséphine remonte un peu à droite, madame Montaudoin et Fernande passent à droite.