Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 05.djvu/440

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chose qui ne dérange pas…" J’ai rédigé aussi quelques vers pour la mariée… C’est l’usage à Etampes… Je les lirai au moment du contrat… quand je dis que j’ai rédigé… ce n’est pas tout à fait exact, je les ai empruntés à Champmarteau, notre brigadier, qui les avait commis pour la fête de ma femme… Ces choses-là, ça se repasse. Il a cela de particulier, notre brigadier, il est poète !… c’est une bonne fourchette !… qui tourne le vers. J’ai trouvé les siens jolis, je les ai copiés… et je compte sur un murmure flatteur.

Madame Montaudoin, entrant par la gauche, en grande toilette.

Je crois que cette robe est…

Pénuri.

Frissonnante ! frissonnante !

Madame Montaudoin.

Monsieur Pénuri ! vous êtes arrivé !

Pénuri.

Depuis dix minutes… J’ai déjà embrassé Montaudoin, et si vous voulez me le permettre ?…

Madame Montaudoin.

Bien volontiers ! (Au moment où Pénuri l’embrasse, elle aperçoit la tête de Montaudoin qui passe par la porte entr’ouverte. Elle pousse un cri.) Ah !

Pénuri.

Quoi ?

Montaudoin, à la porte de gauche.

C’est moi !

Pénuri.

Tu arrives bien… j’embrasse ta femme !

Montaudoin.

Où est mon épingle ?… Je ne trouve pas mon épingle.