Aller au contenu

Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 05.djvu/442

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée
Pénuri.

Je connais les devoirs d’un gentilhomme !

Madame Montaudoin.

Jurez-moi de ne jamais parler à Montaudoin du secret que je vais vous confier.

Elle remonte s’assurer que personne ne peut l’entendre.

Pénuri.

Je le jure ! (À part.) Est-ce qu’elle lui aurait fait des farces ?

Madame Montaudoin.

Vous saurez donc que j’ai économisé, à l’insu de mon mari, une somme de treize mille cinq cent cinq francs.

Pénuri.

Je comprends, vous avez fait danser l’anse dans de vastes proportions.

Madame Montaudoin.

C’est peut-être mal… Mais, dans les commencements de notre mariage, Montaudoin avait le goût de la bâtisse, toutes nos économies passaient en maçonnerie… J’en fus effrayée et, en mère prévoyante, je résolus alors d’assurer l’avenir de mon enfant !

Pénuri.

Ah ! que c’est bien ! ah ! que c’est bien !

Madame Montaudoin.

Mais, si mon mari venait à se douter… avec son caractère inquiet et soupçonneux, il serait capable de faire des suppositions… Alors j’ai pensé… que, si vous vouliez… enfin, j’ai compté sur vous.

Pénuri.

Ah ! pour quoi faire, bonne mère ?