Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/129

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Krampach.

Ah ! le petit jeune homme !

Il semble arranger le parterre de fleurs de gauche et gagne insensiblement celui du milieu.

Ernest.

Mon oncle va venir en habit noir annoncer la grande nouvelle…. Je serai marié à mon tour…. et je n’aurai pas d’amis…. pas d’Ernest. (Apercevant Krampach ; à part.) Tiens, voici l’autre…. l’autre mari…. Marjavel deux ! il va me demander des explications…. Evitons-le.

Il va pour sortir, Krampach l’arrête.

Krampach, le ramenant en scène, avec émotion et dignité.

Nous l’avons aimée tous les deux !

Ernest.

Dame !…. le hasard…. le printemps…. C’était au mois de mai….

Krampach.

C’est vous qui avez commis la faute ; mais je l’ai réparée…. Donc, elle n’existe plus…. donc, je ne peux pas vous en vouloir.

Ernest.

À la bonne heure ! voilà qui est raisonné.

Krampach, insistant.

Je peux pas vous en vouloir ; sans ça, je vous rendrais la montre.

Il tire sa montre en argent.

Ernest.

La montre !…. Ah ! oui…. je la reconnais…. (À part.) C’est lui qui la porte. (Haut.) Garde-la….

Krampach.

C’est qu’elle retarde. Elle marche comme une cane.