Page:Labiche - Théâtre complet, Calman-Lévy, 1898, volume 06.djvu/137

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Hermance.

Mon ami, est-ce bien nécessaire ?

Marjavel.

Comment donc ! La fin est déchirante… Ecoute, Jobelin.

Hermance, lisant froidement.

"Ne pensons qu’à notre amour… lui seul existe. Le reste n’est rien."

Marjavel, à Hermance.

Plus de feu ! plus de feu ! Tu lis ça comme un chapitre de la Cuisinière bourgeoise. (Avec lyrisme.) "Ne pensons qu’à notre amour… lui seul existe. Le reste n’est rien." (À Ernest.) Le reste, c’est le mari… l’imbécile !… Continue.

Hermance, continuant et se laissant insensiblement gagner par l’émotion.

"Aucun obstacle ne peut nous séparer, aucune force ne peut nous désunir…"

Marjavel, radieux.

Hein ! voilà de la passion !

Hermance, continuant.

"Tu es ma pensée, tu es mon âme, tu es ma vie." (S’arrêtant et à part, avec attendrissement.) Comme il m’aimait !

Ernest, à part.

Est-il bête de lui faire lire ça !

Marjavel.

Eh bien, la suite ?

Hermance, avec une émotion graduée.

"Je t’aime pour ta beauté, pour ta grâce, pour ce charme inconnu qui m’enivre…"